Le Front national (FN) devenu le Rassemblement national (RN) a fêté ses 50 ans le 5 octobre dernier. Jean-Marie Le Pen était alors à sa tête lors de sa création. Il avait été choisi parce qu’ancien député de la IVème République, il n'était pas un inconnu pour les Français.
S’il s’agissait au départ de réunir différents mouvements d’extrême droite, le parti au fil des années et des élections est parvenu à se faire une place dans le paysage politique français.
PoliticAll revient en 10 dates clés sur les 50 ans d’existence du RN.
Le Front national pour l’unité française, parti issu de divers groupes nationalistes est fondé le 5 octobre 1972 par plusieurs personnes dont Jean-Marie Le Pen. Après un score inférieur à 1% à la présidentielle de 1974, son président Jean-Marie Le Pen met l’accent sur la lutte contre l’immigration.
Aujourd’hui, le parti s’appelle Rassemblement national (RN) et est toujours sous la houlette d’un membre de sa famille, sa fille Marine.
C’est en 1985 que Jean-Marie Le Pen instaure un rite pour le Front national celui de rendre hommage chaque année à Jeanne d’Arc devant sa statue. En effet, Jeanne d’Arc est le personnage historique préféré de Jean-Marie Le Pen !
Le Front national s’approprie ainsi les deux Jeanne d’Arc, la Jeanne d’Arc de droite, symbole de la défense du pays contre l’envahisseur étranger et une Jeanne d’Arc de gauche, fille du peuple, ce qui convient parfaitement à un parti qui entend être également la voix du peuple.
Cette année-là pour les élections législatives, le président de l’époque, François Mitterrand sait parfaitement que la Gauche va perdre sa majorité à l’Assemblée nationale.
Il entend malgré tout faire barrage à la droite. Il décide donc que ces élections se joueront à la proportionnelle à un tour.
Un mode de scrutin qui avantage le Front national. Le parti de Jean-Marie Le Pen parvient à faire élire 35 députés à l’Assemblée nationale. Pour les législatives de 1988, c’est le retour du scrutin uninominal à deux tours, le FN ne conserve qu’une députée.
Jean-Marie Le Pen qualifie les chambres à gaz nazies de « point de détail de l’Histoire de la Seconde Guerre mondiale ». Ces propos font polémiques et suscitent un tollé, il sera par la suite jugé et condamné pour cela en 1991.
De nombreuses manifestations s’organisent partout en France contre le FN durant l’entre-deux tour.
Ils seront ainsi plus de 1 300 000 personnes à protester contre la présence du leader frontiste au second tour de l’élection présidentielle. Au second tour, Jean-Marie Le Pen est largement battu face à Jacques Chirac qui obtient un score lui aussi historique : 82,21 %.
Marine Le Pen est élue présidente du Front national (FN). La fille de Jean-Marie Le Pen l’emporte nettement sur son concurrent Bruno Gollnisch avec 67,65 % des voix à l’issue du vote interne des adhérents.
L’ancien leader frontiste Jean-Marie Le Pen en réitérant ses propos sur les chambres à gaz ou en défendant l’action du maréchal Pétain devient trop encombrant pour un parti lancé dans une stratégie de dédiabolisation et est exclu du parti.
Le congrès de Lille qui réélit Marine Le Pen à la tête du parti acte également le changement de nom du Front national qui devient Rassemblement national (RN). Elle souhaite avec ce changement de nom montrer sa volonté d’aller plus loin dans la stratégie de dédiabolisation de son parti.
Toutefois après un débat qu’elle jugera elle-même raté perd au second tour (33,90 %) face à Emmanuel Macron. En 2022 dans une élection présidentielle marquée par la guerre en Ukraine, elle échoue une nouvelle fois (41,5%) face à Macron au second tour.
Le RN fait une percée historique aux élections législatives avec 89 députés envoyés à l’Assemblée nationale, le parti de Marine Le Pen devient le premier parti d’opposition en nombre de députés.
Une autre date à retenir et elle est tout aussi importante, c’est le 5 novembre 2022. Pour la première fois en 50 ans, la ou le Président du RN ne sera pas une ou un Le Pen. Jordan Bardella et Louis Alliot vont en effet s’affronter pour succéder à Marine le Pen à la tête du parti.